Covid 19, une situation sans précédent. Entrevue avec Notre président et chef de la direction, M Frederico Ramos.

By août 18, 2020décembre 11th, 2020Nouvelles

Pas de répit pour les agences de sécurité

Les entreprises ont été prises de court par la crise et leurs efforts de recrutement ne suffisent toujours pas

« Les gens sont clairement plus anxieux. C’est vrai pour tout le monde, y compris nos agents », dit le PDG de Gardium Sécurité, Dany Laflamme.

MARTIN JOLICOEUR
Samedi, 18 avril 2020 00:00
MISE À JOUR Samedi, 18 avril 2020 00:00

Fortement sollicitées depuis le début de la crise du coronavirus, les agences de sécurité peinent toujours à soulager leurs besoins criants de main-d’œuvre.

« C’est comme si nous étions en guerre, explique le président de l’Association provinciale des agences de sécurité, Dany Laflamme. Nos équipes habituelles sont débordées. Et malgré nos efforts de recrutement, ils ne suffisent pas toujours tellement nous sommes tous sollicités ».

Le président de Trimax Sécurité, Frederico Ramos, parle sans ambages d’« explosion » de la demande. Une hausse qu’il évalue à plus 20 %.

« C’est sûr que les fermetures des palais de justice et cours municipales ont eu un effet sur nos activités, reconnaît-il. La fermeture des musées aussi. Par exemple, au Musée national des beaux-arts du Québec, Trimax comptait une quarantaine d’agents de sécurité. »

Mais ces fermetures furent vite compensées par une forte hausse de la demande dans les services de contrôle d’accès aux établissements de santé, comme l’ensemble des CHSLD, des CLSC et des hôpitaux de la province.

Il en va de même de la plupart des commerces toujours ouverts comme les Costco, Walmart et succursales de la SAQ. Les besoins sont tels qu’un seul établissement comme l’Hôpital général juif de Montréal doit recourir à trois agences de sécurité différentes pour répondre à l’ensemble de ses besoins.

Anxiété et psychologie

« Notre travail est plus difficile qu’avant, note M. Ramos. Il faut user de beaucoup de psychologie. Il y a des gens qui paniquent. Plusieurs ont peur ou sont nerveux. C’est à tout cela que nous devons faire face comme agents de sécurité », explique-t-il.

Dany Laflamme, aussi PDG de Gardium Sécurité, n’en pense pas moins. « Les gens sont clairement plus anxieux. C’est vrai pour tout le monde, y compris nos agents. Mais nous sommes des professionnels, nous continuons notre travail malgré tout », confie-t-il.

C’est dans ce contexte bien particulier que les entreprises de sécurité cherchent à élargir leurs équipes. C’est le cas des 125 entreprises de l’industrie au Québec, les plus petites comme les plus grandes, telles que GardaWorld, G4S et Securitas.

« Nous sommes dans une période d’embauche massive, confirme la direction de GardaWorld. Nous lançons un appel aux chômeurs techniques qui pourraient venir se joindre à nos équipes rapidement. »

À Québec, Sécurité Sirois invite même les étudiants à postuler.

Pour les aider, le Bureau de la sécurité privée est autorisé à délivrer des permis temporaires. Ces permis sont donnés en 3 ou 4 jours pour 4 mois, et la formation d’usage de 70 heures a été réduite au minimum.

« Seul l’examen des antécédents judiciaires est maintenu, résume son DG, Claude Paul-Hus. Ce sont souvent des gens qui ont envie d’aider, de servir, ce qui est absolument admirable. » Leur salaire s’élève à 18,04 $ l’heure.

 

Liens de l’article : https://www.journaldemontreal.com/2020/04/18/pas-de-repit-pour-les-agences-de-securite